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DUPLESSIS' ORPHANS


BRIEF HISTORY OF THE DUPLESSIS ORPHANS

A Brief:

In the 1940s and 1950s, under the Duplessis government, some 1500 unadopted children, mostly illegitimate, were illegally interned in mental hospitals. Placed in these institutions for administrative and financial reasons. Beginning in 1945, these children were given false medical diagnoses in order to justify their confinement in psychiatric hospitals and their placement under public curatorship. These children were thus exposed to the treatment handed out to psychiatric patients at the time: straight jackets, electroshock therapy, excessive medication, and isolation. In addition, these children were put to work as unpaid labourers.

The Target Group

A significant proportion of illegitimate children who were not adopted ended up in insane asylums; most came from nurseries and orphanages. A distinction must be made between these children and other orphans of the time who were rejected and abandoned by the family. The Duplessis Orphans were stripped of their identity and their integrity, as well as the one thing they had: their personal dignity.

Illegal Internment in Asylums

This illegal internment, made possible by false diagnoses, went against not only the morals of the era, but also the Civil Code, the 1925 law on adoption and the rules of admission known at the time. The immediate consequence was that the majority of these children received no instruction or professional training; this was contrary to the stipulations of the 1942 law on obligatory instruction.

Systemic Discrimination

On a legal level, there was well and indeed, with full knowledge, a violation of existing rights in the 1940s and 1950s. It is one of the clearest cases of systemic discrimination imaginable, which can be analyzed historically as an abuse of power that targeted a specific population: children born out of wedlock and not adopted. It is therefore not a case concerning all orphans in Quebec; nor is it one that questions the true devotion of the nuns and priests of the period. Much to the contrary.

A Violation of Rights

This grave violation of the fundamental rights of the individual occurred with complicity of the State, the clergy and the medical establishment. This illegal internment deprived these children of all normal preparation for life. The absence of schooling combined with the psychological and physical ill treatment made them candidates for personal and social failure.

The Demands

Today, the Duplessis Orphans demand justice. The facts are documented. What’s more, opinion polls show that the Quebec population widely supports their claim.

The Government of Quebec should act on the demands for the following:

  1. Fair and equitable compensation as proposed by the Quebec Ombudsman and unanimously recommended by the National Assembly’s Commission of Institutions in 1997;
  2. Clear recognition of the facts by the civil and religious authorities;
  3. Correction of the medical files which still today falsely state: that normal individuals are mentally retarded or deficient.

In short, this injustice, which has been known for too long, must come to an end!

Source: Duplessis Orphans Committee/May 2001


ORPHELINS DE DUPLESSIS


BRÈVE HISTORIQUE: DOSSIER DES ORPHELINS DE DUPLESSIS

Un Rappel:

Dans les années 40 et 50, sous le gouvernment de Duplessis, environ 1500 enfants non adoptés, majoritairement illégitimes, ont été internés illégalement dans des hôpitaux psychiatriques. Ces enfants furent placés à des fins administratives et financières sur la base de diagnostics médicaux falsifiés justifiant ainsi, leur détention en cure fermée et leur soumission à la Curatelle publique à partir de 1945. Ainsi, ils furent exposés aux traitements réservés aux véritables malades mentaux de l’époque: camisoles de force, électrochocs, médication excessive, insolement. De plus, ces enfants furent utilisés comme travailleurs non rémunérés.

Un groupe cible

Une proportion importante des enfants illégitimes non adoptés se sont retrouvés dans des asiles d’aliénés; ils proviennent pour la plupart des crèches et des orphelinats. Il ne faut pas les confondre avec l’ensemble des orphelins de l’époque. Les enfants illégitimes non adoptés étaint des laissés pour compte de la famille. Au drame de leur naissance, on a donc-ajouté le viol de leur identité et de leur intégrité, ainsi que leur unique avoir, la dignité de leur personne.

Un iternement illégal dans les asiles

Cet internement illégal, rendu possible grâce à un diagnostic falsifié, allait à l’encontre des moeurs du temps et, aussi, à l’encontre du Code civil et de la loi sur l’adoption de 1925 ainsi que des règles d’admission connues à l’époque. Conséquence immédiate: la plupart de ces enfants furent privés de toute instruction ou de formation professionnelle, et cela contrairement aux exigences de la Loi sur l’instruction obligatoire de 1942.

Une discrimination systémique

Au plan juridique, il y eut bel et bien, en toute connaissance de cause, violation des droits existants durant les années 1940 et 1950. Il s’agit d’un des cas les plus clairs de discrimination systémique imaginable et qui s’analyse historiquement comme un abus de pouvoir qui a visé une population cible: les enfants nés hors mariage et non adoptés. Il ne s’agit donc pas de tous les orphelins et orphelines du Québec; encore moins de mettre en doute le dévouement réel des religieuses et des religieux. Bien au contraire.

Une atteinte aux droits

Cette atteinte grave aux droits fondamentaux de l’individu s’est faite avec la complicité de l’État, du clergé et du corps médical. Cet internment illégal privait les enfants de toute préparation à la vie. L’absence de scolarisation, ajoutée aux sévices psychologiques et physiques, ont fait d’eux des candidates à l’échec personnel et social.

Les demandes

Aujourd’hui, les orphelins de Duplessis demandent justice: les faits sont documentés. Par ailleurs, les sondages d’opinion publique démontrent que la population québécoise leur est largement favorable.

Le Gouvernment du Québec doit donner suite au demandes suivantes:

  1. une compensation juste et équitable telle que proposée par le Protecteur du citoyen du Québec et recommandée unanimement par la Commission des institutions de l’Assemblée nationale en 1997;
  2. une reconnaissance claire des faits par les autorités civiles et religieuses;
  3. une correction des dossiers médicaux qui, encore aujourd’hui, déclarent débiles ou arriérés mentaux des individus sains d’espirit.

Bref, il faut que cesse cette injustice dont on connaît l’existence depuis trop longtemps.

Source: Comité des orphelins de Duplessis – Mai 2001